Définition de l’insuffisance rénale

L’insuffisance rénale est une altération du fonctionnement des reins : ceux-ci n’assurent plus leurs fonctions quotidiennes essentielles. L’insuffisance rénale est causée par l’évolution lente de maladies qui conduisent à la destruction des reins.

Quel est le rôle du rein ?

Les reins filtrent le sang et en éliminent les déchets issus du métabolisme. Ils filtrent chaque minute environ un litre de sang, soit un cinquième de la quantité pompée par le cœur.

Ensuite, ils régulent le niveau hydrique de l’organisme et équilibrent des sels minéraux indispensables en fonction des besoins dans le corps et à équilibrer le taux de sels minéraux nécessaires à l’organisme (potassium, phosphore, sodium).

Enfin, les reins produisent des hormones, des vitamines et des enzymes indispensables à la fabrication des globules rouges, à la fixation du calcium et à la régulation de la pression artérielle.

Quels sont les types d’insuffisance rénale ?

Il existe deux types d’insuffisance rénale : l’insuffisance rénale chronique et l’insuffisance rénale aigüe.

L’insuffisance rénale chronique

L’insuffisance rénale chronique (IRC) est une destruction progressive et irréversible des reins. En effet, l’eau et les produits du métabolisme sont en excès, passent de moins en moins dans l’urine, et ils s’accumulent dans le corps. C’est une maladie grave qui si aucun traitement n’est mis en place et selon le stade de la maladie, peut conduire au décès.

L’insuffisance rénale aiguë

L’insuffisance rénale aiguë (IRA) est un dysfonctionnement réversible de la fonction rénale qui peut avoir plusieurs causes : une obstruction des voies urinaires une infection sévère, une intoxication médicamenteuse…

Quels sont les causes et les symptômes de l’insuffisance rénale ?

Les premiers signes d’une insuffisance rénale

Prévenir une insuffisance rénale est difficile car la maladie ne se manifeste que lorsqu’elle a déjà atteint un stade très avancé, après parfois plusieurs dizaines d’années d’évolution silencieuse. Elle se repère donc difficilement avant 45 ans.

Les personnes souffrant de diabète, d’hypertension ou d’une autre maladie susceptible de provoquer une insuffisance rénale doivent surveiller régulièrement la santé de leurs reins à travers des analyses de sang et d’urine.

Les symptômes de l’insuffisance rénale chronique

La progression de l’insuffisance rénale chronique est très lente, les symptômes sont par conséquent souvent imperceptibles les premières années.

C’est courant qu’une insuffisance soit décelée seulement lorsque les reins sont à 25% de leur capacité normale. Le seul symptôme non spécifique notable durant plusieurs années reste la fatigue.

Les causes de l’insuffisance rénale chronique

L’insuffisance rénale chronique a plusieurs stades, et 50% des insuffisances rénales sévères sont dues à l’hypertension artérielle, au diabète (de type 1 ou 2), ou à des maladies cardiovasculaires.

Les autres causes et facteurs de risques sont divers et parfois méconnus, associant facteurs génétiques et environnementaux :

  • l’âge avancé,
  • l’obésité,
  • le tabagisme,
  • un faible taux de cholestérol HDL (dit “bon cholestérol”),
  • une pyélonéphrite (infection rénale),
  • une maladie polykystique des reins,
  • l’utilisation de médicaments métabolisés par les reins,
  • une maladie auto-immune (comme le lupus érythémateux aigu disséminé).

Comment est diagnostiquée l’insuffisance rénale ?

La fonction rénale se mesure grâce au débit de filtration glomérulaire (DFG). En fonction du DFG, différents stade d’insuffisance rénale chronique sont définis, du stade modéré au stade terminal.
Chez les personnes à risque, un dosage de l’albuminurie est fait de façon régulière afin de dépister une insuffisance rénale.
 

En fonction de ce DFG, on distingue 5 stades d’insuffisance rénale chronique :

  • stade 1 : maladie rénale sans modification du DFG = DFG ≥ 90 ml/min ;
  • stade 2 : insuffisance rénale débutante = DFG entre 89 et 60 ml/min ;
  • stade 3 : insuffisance rénale chronique modérée = DFG entre 59 et 30 ml/min ;
  • stade 4 : insuffisance rénale chronique sévère = DFG entre 29 et 15 ml/min ;
  • stade 5 : insuffisance rénale chronique terminale = DFG < 15 ml/min.

Le médecin prescrit ensuite des examens complémentaires permettant de grader l’insuffisance rénale, d’identifier la cause, de repérer les conséquences de celle-ci et de surveiller son évolution.

Par exemple une prise de sang peut être prescrite afin de connaître la kaliémie (taux de potassium dans le sang, normalement compris entre 3,5 et 5 mmol/L), car si elle augmente (plus de 5,5 mmol/L), cela peut avoir des répercussions cardiaques.

Une imagerie peut être prescrite pour identifier une anomalie morphologique (polykystose, anomalie de taille…)

En fait, il est nécessaire de faire une surveillance très large car l’insuffisance rénale chronique a de nombreuses conséquences :

  • problèmes cardiovasculaires,
  • troubles du métabolisme osseux,
  • troubles de l’équilibre acide-base,
  • anémie,
  • troubles endocriniens,
  • dyslipidémie (concentration trop élevée de triglycérides et de LDL cholestérol dans le sang).
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La prise en soin de l’insuffisance rénale chez Inicea

Freiner l’évolution de la maladie

Une fois l’insuffisance rénale chronique identifiée, l’objectif est de réduire l’inflammation et de ralentir la destruction des reins, donc de retarder de plusieurs mois ou années l’évolution de l’insuffisance vers le stade terminal (stade 5).

Adapter l’hygiène de vie

Une bonne hygiène de vie ralentit considérablement la destruction des reins. Les maisons Inicea proposent donc de l’exercice physique quotidien ainsi qu’un régime alimentaire adapté aux personnes souffrant d’insuffisance rénale :

  • réduction des apports en phosphore, sodium, potassium,
  • réduction des lipides et des protéines.

Les conseils du nutritionniste guident chaque personne concernée et lui assurent le bien-vieillir au sein de nos établissements.

La mise en place de ce mode de vie permet la diminution de l’accumulation de déchets dans le sang, limite les nausées et vomissements, et réduit le risque d’avoir recours à la dialyse.

L’expertise Inicea mise en plus sur le positive care, la bienveillance et les thérapies non-médicamenteuses pour réduire les symptômes et améliorer le bien-être des résidents et des patients souffrant de pathologies rénales.

Dialyse et greffe de rein

Au stade 5, soit le stade terminal de l’insuffisance rénale chronique, trois options sont proposées au patient :

  • l’hémodialyse,
  • la dialyse péritonéale,
  • la transplantation rénale.

L’hémodialyse est la technique la plus fréquente : une machine épure le sang pour éliminer les déchets de l’organisme. La dialyse s’effectue trois fois par semaine dans un centre spécialisé, ou deux heures par jour à domicile.

La dialyse péritonéale est un dispositif interne : un cathéter est positionné dans le ventre du patient de façon permanente, afin d’infuser un dialysat puis de recueillir ce liquide de drainage par gravité ou à l’aide d’une machine appelée cycleur. Cela permet d’assainir le sang naturellement à travers le péritoine (membrane naturelle). Cette méthode est proscrite aux personnes souffrant d’obésité, n’urinant plus ou ayant subi plusieurs chirurgies abdominales.

La transplantation rénale est l’ultime solution : un autre rein est greffé à la place du rein déficient. Les patients présentant un DFG inférieur à 15 ml/min peuvent être inscrits sur la liste d’attente de transplantation rénale. Les critères sont très stricts et les candidats effectuent des pré-consultations et évaluations détaillées par des néphrologues spécialisés en greffe rénale. 70% des greffons sont encore fonctionnels après 10 ans, et 50% après 14 ans, ce qui en fait un traitement plutôt efficace.

L’insuffisance rénale chronique, lorsqu’elle implique une dialyse, est réévaluée régulièrement :

  • soit avant la mise en place de la dialyse, qui a des contraintes fortes et où l’adhésion du patient est nécessaire,
  • soit en raison de l’aggravation d’autres maladies dont les atteintes cognitives sont sévères, et où la dialyse devient très compliquée (déambulation, perfusions arrachées, etc.).

Une équipe pluridisciplinaire statue alors sur le rythme des séances de dialyse, voire leur arrêt, en lien et en accord avec l’entourage et le patient lorsqu’il peut encore s’exprimer.

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