Qu’est-ce que l’insuffisance rénale ?

L’insuffisance rénale est un terme employé pour décrire plusieurs maladies qui conduisent à la diminution plus ou moins importante des fonctions des reins, et jusqu’à leur destruction dans certains cas. Progressivement, les reins n’assurent plus leurs fonctions quotidiennes essentielles qui sont de :

  • Filtrer le sang et éliminer les déchets issus du métabolisme : l’urée, l’acide urique ou la créatinine et les substances étrangères, comme les résidus des médicaments. Chaque minute environ, ils filtrent un litre de sang, soit un cinquième de la quantité pompée par le cœur.
  • Réguler le niveau en eau et en substances minérales (sodium, potassium, calcium, etc.) nécessaires à l’organisme.
  • Produire des hormones, des vitamines et des enzymes indispensables à la fabrication des globules rouges, à la fixation du calcium et à la régulation de la pression artérielle.
 

En dessous d’un certain seuil de capacité des reins à assurer leurs fonctions, on parle d’insuffisance rénale chronique pouvant aller jusqu’à la destruction des reins.

Quels sont les deux types d’insuffisance rénale ?

On distingue deux types d’insuffisance rénale.
 

L’insuffisance rénale chronique


L’insuffisance rénale chronique (IRC) résulte de la destruction progressive et irréversible des reins. L’eau et les produits du métabolisme sont en excès, passent de moins en moins dans l’urine, et s’accumulent dans le corps. C’est une maladie grave et multifactorielle, qui reste longtemps silencieuse. Si elle n’est pas prise en charge à temps, elle peut conduire au décès.

 

L’insuffisance rénale aiguë


L’insuffisance rénale aiguë (IRA) est un dysfonctionnement brutal et réversible de la fonction rénale qui peut avoir plusieurs causes : une hémorragie, une obstruction des voies urinaires (calculs, adénome prostatique),  une infection sévère (septicémie), une intoxication médicamenteuse…

Quelles sont les causes de l’insuffisance rénale chronique ?

L’insuffisance rénale chronique est multifactorielle. Elle peut résulter de nombreuses maladies et être aggravée par certains facteurs.
 

Le diabète et l’hypertension

 
Les deux principales causes de l’insuffisance rénale chronique sont :

  • L’hyperglycémie diabétique, qui entraîne une détérioration des petits vaisseaux au niveau des glomérules (structure du rein qui permet notamment la filtration du sang), conduisant progressivement à la destruction des reins. Cette maladie des reins s’appelle la néphropathie diabétique.
  • L’hypertension artérielle (HTA), qui lèse les petits vaisseaux sanguins, les glomérules, les tubules rénaux et les tissus tubulo-interstitiels. Ces dommages entraînent le développement d’une néphropathie hypertensive.

50 % des cas d’insuffisance rénales sévères sont dus à l’hypertension artérielle ou au diabète (de type 1 ou 2).
 

Les autres maladies

 
D’autres pathologies peuvent également entraîner une insuffisance rénale chronique, comme :

  • une maladie auto-immune (comme le lupus érythémateux aigu disséminé) ;
  • des pyélonéphrites (infection rénale) répétées ;
  • une polykystose rénale, qui est une maladie héréditaire ; 
  • une glomérulonéphrite, qui est une affection du rein due à une atteinte inflammatoire des glomérules.

Les facteurs aggravants

 

Par ailleurs, certains facteurs augmentent les risques de développer une insuffisance rénale :

  • l’âge avancé (après 60 ans, les reins fonctionnent moins bien) ;
  • l’obésité ;
  • le tabagisme ;
  • un faible taux de cholestérol HDL (dit « bon cholestérol ») ;
  • les antécédents familiaux d’insuffisance rénale chronique ;
  • l’utilisation de médicaments métabolisés par les reins ;
  • l’exposition à des produits toxiques (plomb, mercure, cadmium…).

Symptômes : comment reconnaître l’insuffisance rénale ?

La progression de l’insuffisance rénale chronique est très lente. Les symptômes sont par conséquent souvent imperceptibles les premières années. Elle est généralement découverte de manière fortuite, lors d’un bilan sanguin. Les personnes souffrant de diabète, d’hypertension ou d’une autre maladie susceptible de provoquer une insuffisance rénale doivent donc surveiller régulièrement la santé de leurs reins à travers des analyses de sang et d’urine.

Des symptômes peu spécifiques peuvent indiquer une insuffisance rénale chronique :

  • la fatigue notable sur plusieurs années ;
  • des troubles du sommeil ;
  • des œdèmes ;
  • des troubles digestifs ;
  • une perte de poids ;
  • un mauvais goût dans la bouche ;
  • des problèmes de peau (démangeaisons intenses).

Comment poser le diagnostic d’une insuffisance rénale ?

Le diagnostic d’une insuffisance rénale est généralement posé par le médecin généraliste.
 

Deux examens de référence


Pour diagnostiquer une insuffisance rénale chronique, le médecin prescrit deux examens :
 
  • Une analyse des urines pour mesurer la protéinurie (présence de protéines dans les urines) ou l’albuminurie (présence d’albumine dans les urines) pour les personnes diabétiques. Une personne en bonne santé n’a pas de protéines, dont de l’albumine, dans les urines.
  • Une prise de sang pour doser la créatinine sanguine (créatininémie) et estimer le débit de filtration glomérulaire (DFG).

 

Lorsqu’une maladie des reins est suspectée, ces examens sont reconduits dans les trois mois qui suivent, pour confirmer le diagnostic. En fonction du DFG, on distingue 5 stades d’insuffisance rénale chronique, correspondant à une aggravation croissante :
 

  • Stade 1 : maladie rénale sans modification du DFG = DFG ≥ 90 ml/min ;
  • Stade 2 : insuffisance rénale débutante = DFG entre 89 et 60 ml/min ;
  • Stade 3 : insuffisance rénale chronique modérée = DFG entre 59 et 30 ml/min ;
  • Stade 4 : insuffisance rénale chronique sévère = DFG entre 29 et 15 ml/min ;
  • Stade 5 : insuffisance rénale chronique terminale = DFG < 15 ml/min.

 


Des examens complémentaires

 
Le médecin prescrit ensuite des examens complémentaires permettant d’identifier la cause, de repérer les conséquences de celle-ci et de surveiller son évolution. Une surveillance très large est nécessaire, car les conséquences de l’insuffisance rénale chronique sont nombreuses :
 
  • problèmes cardiovasculaires ;
  • troubles du métabolisme osseux ;
  • troubles de l’équilibre acide-base ;
  • anémie ;
  • troubles endocriniens ;
  • dyslipidémie (concentration trop élevée de triglycérides et de LDL cholestérol dans le sang).

Comment se déroule la prise en soin de l’insuffisance rénale chez Inicea ?

La prise en charge est assurée par une équipe pluridisciplinaire (médecin traitant, néphrologue, endocrinologue, cardiologue, infirmiers, nutritionnistes…). L’accompagnement proposé est adapté au patient et personnalisé en fonction de l’avancée de la maladie.


Le traitement de la maladie causale


La prise en charge de la maladie rénale chronique débute par la prise en charge de la maladie en cause (diabète, hypertension artérielle…). Ensuite, il s’agit de ralentir l’évolution de l’insuffisance rénale en protégeant les reins.
 

La mise en place de mesures hygiéno-diététiques

Les maisons Inicea proposent donc de l’exercice physique quotidien adapté à l’âge et à la condition de chaque patient, ainsi qu’un régime alimentaire spécifique :

  • réduction des apports en phosphore, sodium, potassium ;
  • réduction des lipides et des protéines.


Dans nos établissements, les conseils personnalisés du nutritionniste guident chaque personne concernée et lui assurent la meilleure prise en soin possible. La mise en place d’une bonne hygiène de vie permet la diminution de l’accumulation de déchets dans le sang, limite les nausées et les vomissements, et réduit le risque d’avoir recours à la dialyse.

L’approche Positive Care, pilier du prendre soin dans nos établissements, prend en compte le rythme de chaque patient, ses besoins et ses envies dans le respect et la bienveillance. Les thérapies non-médicamenteuses sont également largement prescrites pour réduire les symptômes et améliorer le bien-être des patients souffrant de pathologies rénales.


La prise en charge des défaillances fonctionnelles du rein


Au stade 5, soit le stade terminal de l’insuffisance rénale chronique, trois options sont proposées au patient.
 

L’hémodialyse


Il s’agit de la technique la plus fréquente : une machine épure le sang pour éliminer les déchets de l’organisme. La dialyse s’effectue trois fois par semaine dans un centre spécialisé, ou deux heures par jour à domicile.
 

La dialyse péritonéale


La dialyse péritonéale est un dispositif interne. Un cathéter est positionné dans le ventre du patient de façon permanente, afin d’infuser un dialysat puis de recueillir ce liquide de drainage par gravité ou à l’aide d’une machine appelée cycleur. Cette technique permet d’assainir le sang naturellement à travers le péritoine (membrane naturelle).
Cette méthode est néanmoins proscrite dans certains cas : personnes obèses, n’urinant plus ou ayant subi plusieurs chirurgies abdominales.
 

La transplantation rénale


En dernier recours, un autre rein est greffé à la place du rein déficient. Les patients présentant un DFG inférieur à 15 ml/min peuvent être inscrits sur la liste d’attente de transplantation rénale. Les critères sont très stricts et les candidats effectuent des pré-consultations et évaluations détaillées par des néphrologues spécialisés en greffe rénale.
Ce traitement de choix améliore de manière significative la qualité et l’espérance de vie du patient :

  • 70% des greffons sont encore fonctionnels après 10 ans ;
  • 50% après 14 ans, ce qui en fait un traitement plutôt efficace.

Plus d’articles