Les bienfaits de la pleine conscience pour notre santé mentale
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Publié le 07.12.2021

Les bienfaits de la pleine conscience pour notre santé mentale

La pleine conscience, selon le Dr Kabat-Zinn, est « le fait de porter son attention délibérément sur l’expérience qui se déroule au moment présent,
sans jugement de valeur ».

Cette méthode thérapeutique présente plusieurs avantages, comme des effets bénéfiques sur l’humeur, l’esprit et le bien-être mental, notamment dans le traitement des troubles anxieux et de la dépression.

Dr Elena Boidi Trotti, Pharmacien gérant à la Clinique Villa des Roses, utilise la pleine conscience pour sensibiliser les patients à une bonne alimentation : zoom sur une dégustation de chocolat en pleine conscience !

En quoi consiste votre démarche ?

Le chocolat, « comfort food » par excellence, est un aliment que plusieurs personnes ont tendance à manger sans s’arrêter, de manière compulsive. Ma démarche consiste à apprendre aux patients à repérer les sensations agréables procurées par une dégustation de chocolat.

L’objectif est de comprendre ses ressentis face à un aliment « plaisir », perçu comme étant calorique s’il est consommé en quantités trop importantes. Pourtant, le chocolat noir est réputé pour contenir de l’endorphine, une hormone anti-stress et anti-déprime, ainsi que du magnésium.

L’idée est donc d’apprendre à satisfaire sa gourmandise, tout en étant conscient de sa sensation de plaisir, de faim et de satiété.

Comment s’est déroulé cet atelier ?

J’ai commencé par expliquer au groupe la signification de la faim, sensation qui est dérangeante et qui peut inciter certaines personnes à se jeter sur la nourriture. Pour répondre à ce besoin frugal, il faut se nourrir jusqu’à atteindre un niveau de satiété, qui est un état de bien-être procuré par la consommation d’aliments. Or, si l’on va au-delà de ce niveau de satiété (en dévorant une plaquette de chocolat par exemple), on risque de s’écœurer et de stocker des calories, et par ailleurs d’avoir une mauvaise image de soi.

La satiété peut être atteinte si on prend le temps de manger et de faire attention aux sensations que cela nous procure: c’est là qu’intervient la pleine conscience. Nous prenons le temps d’utiliser nos cinq sens pour déguster un carré de chocolat : on regarde la façon dont il est emballé, le bruit du crissement du papier lorsqu’on le déballe, si le chocolat est dur ou s’il fond sous nos doigts, l’odeur du chocolat et enfin, la partie la plus agréable : on cherche à savoir s’il a bon goût !

Comment expliquez-vous que certaines personnes ne prennent pas le temps de bien s’alimenter ?

Lorsque l’on est enfant, on entend souvent qu’il faut finir son assiette, ne pas gaspiller… A l’âge adulte, nous avons tendance à nous forcer à terminer notre repas, même si l’on a atteint notre seuil de satiété. Je pense qu’il vaut mieux apprendre à s’écouter et donc à se servir soi-même des quantités raisonnables de nourriture, quitte à se resservir, si toutefois nous avons encore faim. 

Comment vous est venue l’idée de développer cette intervention ?

J’anime auprès des patients de la clinique un « Atelier Médicament », dédié à l’information et à la prévention des effets secondaires des médicaments. Lors de la dernière séance que j’ai menée, s’est posée la problématique de la prise de poids, pouvant être entraînée par la consommation de certains médicaments psychotropes. En effet, ces derniers agissent sur le métabolisme humain, ce qui peut provoquer un stockage de calories plus important. J’ai eu l’idée de répondre à cette problématique vécue par certains patients en hospitalisation complète en leur présentant des techniques pour manger en pleine conscience.

Quels ont été les bénéfices pour les patients ? Quels sont leurs retours ?

Chaque patient a partagé ses ressentis autour des sensations procurées par la dégustation, qui leur a beaucoup plu. Je leur ai fourni un support écrit et quelques conseils pour qu’ils puissent reproduire la technique de la pleine conscience en autonomie, durant leur hospitalisation ou chez eux. J’espère avoir pu leur apprendre à se connecter à leur corps et à mieux s’écouter, pour ne pas qu’ils ne s’oublient.
 


Le Dr BOIDI TROTTI est titulaire du DU Nutrition, vieillissement et obésité dispensé par l’Université Claude Bernard Lyon 1. Elle anime de façon régulière un atelier médicament au sein du service d’hospitalisation complète, permettant de sensibiliser ses participants à la prise de médicaments psychotropes.

> Cliquez ici pour en savoir plus sur les ateliers thérapeutiques et prises en charge de la Clinique Villa des Roses

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