L’hôpital de jour de Cenon propose des « bains de forêt » aux patients souffrant de troubles dépressifs, anxieux et d’hyperactivité
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Publié le 11.04.2022

L’hôpital de jour de Cenon propose des « bains de forêt » aux patients souffrant de troubles dépressifs, anxieux et d’hyperactivité

Tous les mois, les équipes de l'Hôpital de jour de Cenon proposent un article lié à une actualité de l'établissement ou à un atelier thérapeutique. Le focus du mois d'avril est le "bain de fôret".

Depuis le mois d’octobre 2021, l’hôpital de jour de Cenon propose des bains de forêt à ses patients. Par groupes de 6 à 8 personnes et accompagnés d’une guide infirmière, ils se rendent dans la nature pour une marche lente, en pleine conscience.

En partenariat avec le département de la Gironde, les « bains de forêt » ont été mis en place au sein de l’hôpital de jour de Cenon, grâce à Elsa Gomez, infirmière et équithérapeute :

La pratique des bains de forêt (aussi appelée Shinrin Yoku) a des vertus avérées contre les maladies chroniques comme la dépression, le diabète ou les pathologies cardiovasculaires. Elle vise également à atténuer les troubles anxieux, l’hyperactivité, tend à accroitre un sentiment de bien-être global et des émotions positives.

Le Shinrin Yoku a été créé au Japon dans les années 90, dans une période où la dépression et le taux de suicide étaient très élevés. En France, la crise provoquée par le Covid a vraisemblablement favorisé l’apparition de symptômes anxieux et dépressifs. Selon Santé Publique France, les mesures qui ont été imposées aux Français ont bouleversé leurs conditions de vie et ont des conséquences importantes sur leur santé mentale. L’offre de soins de l’hôpital de jour de Cenon s’est donc adaptée à ce nouvel enjeu de santé publique.

La période de crise sanitaire a majoré chez les Français et particulièrement chez nos patients, le phénomène d’isolement et de peur de la rencontre de l’autre. C’est pourquoi le Shinrin Yoku est une pratique thérapeutique qui fait sens dans notre secteur d’activité. Les premiers retours des participants sont positifs, certains décrivent un réel apaisement immédiat, une reconnexion à soi, à la nature. Ils évoquent également des souvenirs sensoriels agréables, explique Elsa Gomez.

Cette marche très lente, en conscience, dure entre 2 à 3h et a lieu à l’Espace Naturel Sensible du domaine d’Hostens et des lagunes du Gât-Mort. Ce lieu est le seul d’Europe à être certifié par l’association Japonaise.

Elle est ponctuée de temps « d’invitations » et d’échanges proposés par Elsa, autour des perceptions sensorielles internes et externes à l’environnement (observations, contemplation, écoute des sons de la forêt, expériences par le toucher…). La parole est libre et spontanée. La séance se clôture par un rituel de partage autour d’une infusion de plante.

Quelquefois, la présence de « Loula », chienne médiatrice, facilite l’entrée en contact avec la personne et son environnement. Une patiente témoigne :

J’ai souhaité expérimenter les bains de forêt par l’intermédiaire de l’hôpital de jour parce que je me sentais en apnée, déconnectée de mes émotions. Je n’étais plus à l’écoute de mes intuitions ni de mes sens. J’y ai fait la connaissance d’Elsa, la guide animatrice et de sa chienne Loula. Je dois avouer que cette boule de poils a, en partie, contribué à me faire franchir le pas car j’adore les animaux qui, pour moi, facilitent grandement l’entrée en communication, la détente et le fait de prendre le temps. Pour l’instant, je n’ai participé qu’à une séance mais j’ai déjà pu apprécier de me laisser guider par la nature, me promener en prenant pleinement conscience de ce qui m’entoure pour redécouvrir les petites choses du quotidien.

Pour en savoir plus : Comment le « bain de forêt » agit sur notre santé ?

Les premières études thérapeutiques des bains de forêt sont publiées en 2006 démontrant leur efficacité : le Dr Qing Li explique que le Shinrin Yoku augmente la production de certaines cellules, dont les « natural killers » (équivalent des lymphocytes) impliquées dans le système immunitaire et capables de tuer des cellules tumorales et/ou infectées.

Il révèle également le rôle des phytoncides : des molécules aromatiques émises par les arbres et plantes herbacées qui permettent à l’homme, par inhalation, de mieux se défendre contre les micro-organismes pathogènes (virus, champignons…) et de réduire le stress par une diminution de l’activité du système nerveux sympathique. La qualité et la quantité de sommeil est quant à elle augmentée. La glycémie est également régulée.

La nature (chants d’oiseaux, ruissellement de l’eau, souffle du vent…), régule l’activation de l’amygdale, procure un effet apaisant sur notre cerveau et permet de prévenir les troubles anxieux. La vue même de la nature active une zone riche en opioïdes, reliée au système de récompense du cerveau (sécrétion de la dopamine dite en langage courant « hormone du bonheur ») et stimule l’insula, une zone du cerveau associée à la joie, libérant de la sérotonine, l’hormone du « bien-être ».

Autrement dit, la nature nous aide à renforcer notre système immunitaire et détendre notre corps vers le chemin de la sérénité ! Une opportunité de se reconnecter à l’essentiel, loin du stress.


>> Cliquez ici pour en savoir plus sur l’Hôpital de jour de Cenon 

Photo by kazuend on Unsplash

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