"Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours eu le besoin de m’occuper des autres"
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Publié le 06.07.2021

"Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours eu le besoin de m’occuper des autres"

Partons à la rencontre des Femmes et des Hommes d’Inicea ! Découvrez ces héros du quotidien qui à travers leur profession, vivent une véritable passion : celle d’aider les autres.

Roselyne est cadre de santé et responsable de l’hôpital de jour pour adolescents d’Epinal.

Racontez-nous votre parcours

J’ai eu plusieurs vies, voire plusieurs métiers !

Ma première vie, commence en tant qu’infirmière de bloc opératoire en urgences thoracique et cancérologique. Cette première expérience m’a appris l’humilité. Lorsqu’on se retrouve face à certaines pathologiques en cancérologie, notre regard change, il devient différent. On gère les urgences, et les périodes difficiles de la vie.

Vous savez, je me souviens de ces instants où le patient est sur sa table opératoire, en phase de pré-endormissement avant l’ intervention… à ce moment précis, il a une liberté de parole, un besoin de se confier qui rend la relation avec l’infirmière de bloc très particulière.

J’ai exercé ce métier pendant 17 ans. Les deux dernières années, j’ai suivi une formation d’infirmière du Service Mobile d’Urgence et de Réanimation (SMUR) pour être démobilisée aux Urgences.

Ma deuxième vie est arrivée lorsque j’ai fait le choix de devenir cadre de santé pour mettre mon expérience au service des équipes. Pendant près de 10 ans je me suis inspirée des diverses méthodes managériales vécues en établissements privés et publics pendant ma carrière d’IDE afin de les mettre au service des équipes d’un hôpital public. J’ai eu en charge divers services de soins comme la chirurgie, la médecine-cancérologie, les consultations externes, le pôle santé publique, les équipes de soins palliatifs et le service d’addictions avec son hôpital de jour.

La cohésion entre soignants était très présente et primordiale, il y avait beaucoup d’entraide interservices. J’avais à cœur de maintenir cette cohésion et cette entraide, pour ces soignants en quête d’identité ayant de plus en plus de difficultés à trouver leur place dans un système de santé en constante évolution.

Ma troisième vie a pris forme avec Inicea lorsque j’ai été retenue par le Dr Mull, médecin psychiatre coordonnateur pour le projet d’l’hôpital de jour (HDJ) d’Epinal pour adolescents il y a 2 ans... C’était un beau défi… voir naître un si beau projet et pouvoir façonner cet HDJ à nos couleurs et nos valeurs était stimulant ! Nous avons construit et mis en place avec l’équipe, les projets de soins, une prise en charge complète, un parcours coordonné du patient avec les partenaires identifiés.

Nous arrivons à véhiculer des valeurs telles que la confiance, la bienveillance et l’ouverture des soins vers l’extérieur et ça me semble primordial ! Nous ouvrons nos soins à tous et accueillons des patients de tout le département. Le travail avec les équipes est quelque chose de fantastique, surtout lorsqu’elle est riche d’idée et dynamique ! Ils font un travail de coordination autour du patient comme tout manager rêve. Le patient acteur de ses soins, n’est pas une utopie ! Cela demande du temps, certes, du travail aussi, mais lorsque tout se met en œuvre c’est tout simplement génial.

En trois mots, que votre métier vous inspire-t-il ?

Passion, rencontres et valeurs.

Justement, pourquoi votre métier est-il une passion ?

Mon métier, c’est ma vie. J’avais 17 ans lorsque j’ai commencé l’école d’infirmière. Pas une seule fois depuis, je me suis questionnée sur mes motivations. Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours eu le besoin d’aider, d’accompagner et de m’occuper des autres.

Ma carrière est construite sur des opportunités de parcours... Il n’y a pas de hasard... J’ai trois grands enfants qui sont passés par l’adolescence et ces moments délicats. Cela m’a donné à réfléchir sur les difficultés que l’on peut rencontrer à cette période charnière de la vie, et des prises en charge proposées. J’ai découvert l’approche psychiatrique lors de mes missions en tant que responsable d’un service en addictologie. J’ai été confrontée à de jeunes adultes ayant fait plusieurs tentatives de suicide et/ou consommant des substances illicites, tout en espérant oublier leurs parcours de vie complexe, leurs traumatismes vécus à l’adolescence. Les accompagner en amont a pris tout son sens afin de les accompagner vers une vie d’adulte plus sereine.

Mon parcours personnel a toujours guidé ma vie professionnelle et tout ce travail de réflexion m’a mené là où je suis aujourd’hui : responsable d’un hôpital de jour psychiatrique pour adolescents.

Quelles sont vos valeurs ?

Honnêteté, loyauté et franchise. Je ne sais pas mentir, je donne toujours le meilleur de moi-même afin d’accompagner et de guider les patients et mon équipe. Je suis fidèle à mes valeurs humanistes où que j’exerce.

Quel est le moment de votre carrière qui vous le plus marqué ?

À vrai dire, il y en a eu deux.

J’ai accompagné la fin de vie d’une jeune femme de 40 ans. Son petit garçon avait le même âge que mon dernier... Je discutais souvent avec elle lorsque je passais la voir. C’est dans ces derniers instants que l’on prend compte de toute l’importance de cette vie, de notre métier. Le soin accompagne la vie, mais c’est également la mort... l’on ne doit pas passer à côté de cette vie à cause de broutilles, de non-dits.

L’autre moment de ma carrière qui m’a le plus marqué, a été l’accouchement d’une jeune maman dans un VSAB sur le chemin de la maternité ! Ce bébé pressé est arrivé dans les mains plus vite que prévu, c’était un moment magique ! Elle porte mon prénom !

Le contact humain est quelque chose de primordial, nous l’oublions trop souvent ... Les personnes ne prennent plus le temps d’échanger avec leurs collègues, de prêter attention à l’autre, de prendre 5 minutes autour d’une tasse de café. L’on nous demande des performances de temps, quantifiable, justifiable, … priorité à l’humain au cœur de nos prises en charge, l’on y gagne tous. C’est mon cap, ma vision ! Je ne suis pas toujours entrée dans le cadre que l’on m’imposait, ma tête dépassait, mais cela nous fait le plus grand bien de revenir à des valeurs humaines et de résister.


Autour d’un café avec Roselyne

Votre film préféré ? "Le cercle des poètes disparus" de Peter Weir
Révélez-nous quelque chose qu’on ne sait pas sur vous ! J’ai eu un teeshirt licorne des Fatal Picard pour mes 50 bougies.. !
Chien ou chat ? Plutôt gros chien ! mais j’habite au milieu d’une forêt non clôturée je ne peux pas en avoir...
Si vous aviez la lampe d’Aladdin, quel serait votre vœu ? éradiquer les c***!
En musique, vous aimez quoi ? Plutôt des chansons à texte. Jacques Brel, du contemporain aussi et beaucoup de groupes de rock francophones. En ce moment j’écoute la chanson "droit devant" des Cowboys Fringants.
Plage ou montagne ? mon cœur balance depuis que j’ai vécu en Bretagne !


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