Définition de l’attaque panique

Une attaque de panique est l’apparition soudaine d’un épisode d’anxiété intense, dans un laps de temps très court (environ 15 min). Celle-ci va se traduire à la fois physiquement et psychologiquement. L’attaque de panique, également appelée crise d’angoisse aiguë dans le milieu médical, peut se produire n’importe où et à n’importe quel moment, sans événement déclencheur identifié.
  
Une attaque de panique peut tout à fait survenir une seule fois dans sa vie, à la suite d’un événement très stressant : être témoin d’un accident de voiture, vivre une agression, ou encore approcher d’un examen médical ou scolaire, par exemple. Dans le cas où une deuxième crise survient, il est essentiel de consulter un médecin pour éviter que cela évolue vers une pathologie chronique.

Quels sont les symptômes de l’attaque de panique ?

Une attaque de panique se caractérise par plusieurs des symptômes suivants : 

  • des palpitations ; 
  • de la transpiration, des sueurs ;
  • une sensation de souffle coupé et des difficultés à respirer ; 
  • une gêne dans le ventre ou la poitrine, une sensation d’oppression ; 
  • une sensation d’évanouissement ; 
  • des frissons ou bien des bouffées de chaleur ; 
  • des sensations de vertige, d’étourdissement ; 
  • une envie de vomir et/ou des troubles digestifs ; 
  • un besoin urgent d’uriner ; 
  • des douleurs physiques ou une gêne au niveau du thorax ; 
  • des tremblements, des secousses musculaires, des engourdissements, des picotements ou fourmillements ; 
  • l’impression que le corps nous lâche ; 
  • un sentiment de danger imminent ; 
  • l’impression de perdre le contrôle, de devenir fou ;
  • l’impression de ne plus savoir où on est ; 
  • une sensation de mort imminente. 

  
Les symptômes varient d’une personne à l’autre. Certaines ont plus de symptômes physiques que psychiques, et inversement. D’autres affichent les deux types de manifestations.

Les symptômes physiques de l’attaque de panique 

La première fois qu’elle se produit, l’attaque de panique est généralement très impressionnante et déconcertante. Différents symptômes physiques peuvent se manifester comme des symptômes respiratoires (sensation d’étouffement, d’essoufflement, hyperventilation…), cardiovasculaires (palpitation, nausées…) ou relatifs au système nerveux (frissons ou bouffées de chaleur, tremblements…).
  
Le Pr Ferreri explique qu’il existe un phénomène d’amplification. Ayant l’impression qu’il ne respire pas correctement, l’individu va avoir tendance à respirer plus fort, plus vite. Cela va provoquer une modification des taux sanguins d’oxygène et de dioxygène. Cette modification entraînant elle-même des manifestations : crampes musculaires, vertiges, sensations de douleur au niveau des membres. 

La crise de panique peut être très physique : l’individu a l’impression que son corps le lâche, qu’il ne le contrôle plus. Dans les formes extrêmes, on peut également avoir une envie impérieuse d’uriner et/ou une accélération du transit avec des diarrhées.
  
La première fois, qu’une personne vit une attaque de panique, elle peut ne pas identifier ce qu’il lui arrive. Aussi, il est fort probable qu’elle pense souffrir d’autre chose, comme un problème cardiaque, respiratoire, hormonal… Lors d’une première crise d’angoisse, le corps médical fait un bilan, pour rechercher une cause qui ne soit pas psychologique.

Les symptômes psychiques de l’attaque de panique 

Dans les symptômes psychologiques, on retrouve généralement un sentiment de danger imminent, une peur extrême, mais aussi une perte de repères, que l’on appelle déréalisation (l’individu ne sait plus où il est). Dans des cas plus extrêmes, cela peut aller jusqu’à la dépersonnalisation (l’individu ne sait plus qui il est). 

Parmi les autres manifestations psychiques de l’attaque de panique, on retrouve une modification des perceptions, c’est-à-dire une impression de déformation des sons, par exemple. L’individu peut également avoir le sentiment que sa crise dure des heures, alors que ce n’est pas le cas. On parle alors de détemporalisation. 
  
Le Pr Ferreri explique que lorsqu’une personne vit une attaque de panique et toutes les manifestations qu’elle provoque, celle-ci peut être totalement sidérée ou tétanisée par ce qui lui arrive, ou à l’inverse très agitée. Elle se sent mal, elle est confuse, se déplace et peut même se montrer agressive parfois. L’attaque de panique est tellement impressionnante que beaucoup de personnes redoutent d’en vivre une autre, et tombent dans l’anxiété anticipatoire. La personne vit alors dans la crainte de la prochaine crise, l’anxiété augmente et peut provoquer à elle seule une nouvelle attaque de panique. Un cercle vicieux s’installe alors.
  
Dans le cas d’une attaque de panique, le cerveau anticipe un danger imminent alors que celui-ci n’est pas factuel. Il se réfère à sa mémoire et imagine des situations déjà vécues. Résultat : il se met en situation de danger, de catastrophe et provoque donc une réaction. Progressivement, une boucle de renforcement se crée. Le cerveau se focalise sur le danger qui n’existe pas. 

Lorsque les attaques de panique se succèdent et que l’individu vit dans la crainte de la prochaine crise, on parle de trouble panique. Le Pr Ferreri explique que dans le cas de crises d’angoisses répétées, c’est le système noradrénergique et le système gaba qui dysfonctionnent. Le système noradrénergique, qui est le système d’alarme, devient trop sensible. Il signale à l’individu des dangers, des catastrophes non avérées. Quant au système gaba, régulateur des émotions, il ne gère plus correctement les différentes manifestations du stress.
  
Une fois la crise de panique terminée, l’individu ressent une fatigue extrême. Il est vidé de ses forces après avoir vécu un phénomène aussi brutal.

Trouble panique : reconnaître les manifestations d’agoraphobie

Il arrive que les troubles paniques provoquent une agoraphobie, c’est-à-dire une peur de se trouver dans des lieux où il est impossible d’être secouru. Après plusieurs attaques de panique, la personne identifie les situations dans lesquelles elle a vécu cette crise et commence à les éviter. Elle évite également de se retrouver dans des situations ou des endroits où elle ne pourrait pas être secourue si elle faisait un malaise. Cela peut être dans les lieux où elle est seule, ou bien dans ceux où il y a beaucoup de monde. Ce comportement participe à la sévérité du trouble et au handicap qu’il induit.
 


Tout savoir sur l’agoraphobie

Le terme « agoraphobie » provient du grec « agora » (place publique) et « phobos » (peur). De nombreuses personnes pensent qu’il s’agit d’une « peur de la foule », alors que ce symptôme est plutôt le reflet d’une peur des lieux où, en cas de problème, il serait difficile de s’échapper ou être aidé et secouru. Il s’agit le plus souvent de grands espaces ou des lieux publics, tels que des places ou des centres commerciaux, mais aussi d’espaces clos comme les transports en commun.

Il ne faut pas confondre ce trouble avec la peur spécifique de la foule, que l’on nomme « démophobie ». D’ailleurs, bon nombre de personnes s’estiment agoraphobes alors qu’elles sont démophobes. 

Lorsque la foule est perçue plus spécifiquement comme une masse oppressante dont on pourrait ressentir le poids, on parle d’« ochlophobie ». Ce terme provient de « ocholos » (foule) et « phobos » (peur). Il s’agit d’une forme de démophobie et non d’agoraphobie.



Lorsque la personne met en place une stratégie d’évitement des individus et des lieux publics, il s’agit d’un trouble spécifique appelé trouble panique avec agoraphobie. Elle se replie généralement à son domicile, ne peut plus faire certaines choses du quotidien sans être accompagnée de quelqu’un de confiance, ce qui génère une grande souffrance. Le trouble anxieux peut rapidement devenir très invalidant, avec des répercussions sur la vie sociale et sur l’activité professionnelle.

 

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Photo Attaque de panique : ©Photo de Yosi Prihantoro sur Unsplash

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